Ce qui reste de l’éphémère

C’était d’une douceur sans nom
Et pourtant elle portait le tiens
En majuscule.

Le genre de beau auquel on ne se permet pas
De penser, faute d’imagination ou désillusionnée
D’avoir le coeur dans l’eau.

La vie est drôlement faite, parfois
Tu n’étais pourtant pas bien loin
Mais il faut croire qu’il n’y avait jamais eu de bon moment.

Le cell toujours branché
Pour rater aucun de nos échanges
Pour être perpétuellement connectée à cette tendresse virtuelle.

J’ai des plis de yeux qui t’appartiennent
Des sourires que me provoquaient
Nos insomnies où on s’épistolait des emojis de coeurs.

Rouges
Même pas ceux de couleurs
Que les autres utilisent pour faire semblant.

Nous, on savait pas faire
C’était rempli de vrai à ras bord
Tellement que ça débordait par en-dedans.

Une rare connexion 
D’un naturel désarmant
Qui a ébranlé tout ce que je pensais savoir de.

Tu avais cette manière singulière
De poser tes yeux et tes mains sur moi
Comme si tu ne voulais pas me briser davantage.

Tes étreintes avaient cette force
Qui aurait pu recoller
Tout se qui s’est éparpillé dans mon quatre-et-demi.

Être toute nue
Le linge et le fake en moins
Et te plaire même si.

Des moments intimes 
Où je me suis permis d’embrasser tout ton visage
Tes yeux, aussi.

C’est rare que je fais ça
Mais les baisers marquent fort l’épiderme
Et j’avais envie que les miens t’enveloppent encore longtemps.

Une nuit complète à se raconter
Et écouter l’autre avec l’attention qu’on porte
À un film qu’on réécoute régulièrement pour se sentir bien.

J’ai jamais cru au bon timing
Mais j’ai jamais vraiment cru en l’amour facile-le-fun non plus
Alors je ne sais pas ce qui m’a le plus terrifiée.

T’es de ces rencontres fortuites
Qui peuvent relever facilement de l’anecdote
Mais qui finalement s’impriment dans les pages en caractères gras.

Je me contente de ces instants où on se fixe
Profondément dans les yeux et je me dis
Que c’est le plus loin qu’on pourra se projeter.


Laisser un commentaire